La nouvelle année est l’occasion de faire des souhaits et d’abord de souhaiter une bonne année.
Mais pourquoi cette association entre nouvelle année et souhaits ? Pourquoi faire des souhaits ? Je propose trois pistes de méditation.
· En formulant des souhaits, des vœux, nous recourons à un langage décalé,qui n’est pas celui que nous tenons habituellement. Au fond, nous inversons une tendance. Au lieu de tenir un langage qui se plaint, qui déplore le mal, les catastrophes à venir, nous quittons nos pensées négatives et nous ramons à contrecourant. C’est une manière pour nous de dire du bien au lieu de dire du mal ou penser du mal. C’est croire qu’un renversement est possible, qu’on peut inverser à son échelle le cours des choses, là où cela dépend de nous. Ce n’est pas que la plainte est sans raison et elle a toute sa place dans les psaumes mais pas toute la place.
· Par nos souhaits, nous voulons aussi nous raccrocher à l’espérance, qu’elle soit notre ancre, ce qui nous tient et aussi bien l’encre d’une écriture qui est poussée par la bonne nouvelle. Car espérer, c’est s’ancrer dans l’ouverture plutôt que le déclin, le refermement, le renfermement. Ne pas perdre pied.
· Ferions-nous des souhaits et des vœux si nous étions sans promesse ? C’est croire qu’au fondement de la vie, de la vie personnelle, comme au fondement du vivre-ensemble, il y a une promesse. Nous nous raccrochons à cette promesse : la vie ne va pas échouer. Non pas parce qu’elle nous serait due mais parce qu’elle est un don d’ailleurs.
Marie qui voit son enfant couché dans une mangeoire, qui écoute ce qu’on lui annonce au sujet de cet enfant est comme la figure prophétique placée au début d’un commencement. Elle reprend à l’intérieur d’elle-même cette foi en la promesse, elle lui fait confiance.
Frère Hubert
Lectures: Nb 6, 22-27 ; Ga 4, 4-7 ; Lc 2, 16-21