Pour l’Avent…
Nous sommes entrés dans l’Avent qui nous invite à introduire un autre Temps dans le temps, à nous placer par la veille dans le Temps de l’Infini afin que sa Présence recommence à neuf.
C’est ce que nous faisons chaque fois que nous nous mettons en prière. Autrement dit, nous ne devons pas laisser dépérir sa Présence dans les soucis du quotidien, mais la stimuler à nouveau. Comment ?
En reconsidérant le cadre de notre vie comme un support et non comme un carcan. En décidant une innovation personnelle, si petite soit-elle. Réciter avec cœur une prière nouvelle ou la composer soi-même pour ces jours d’attente. Accorder une attention spéciale à telle personne en difficulté. Se lever plus tôt pour goûter le silence. Habiter la psalmodie plus intensément. Réorganiser notre travail en y associant la Présence de Dieu…
Mon innovation, même minuscule, décidée et choisie, suffit pour que l’Autre recommence. Déposer un moment à distance nos tracas et nos besoins pour rejoindre le temps infini de Dieu. Oser croire et mettre en route notre idéal profond.
Imprimer un nouveau Temps au temps, c’est-à-dire faire advenir le Royaume qui nous fait relever la tête dans l’apparente dégringolade de l’histoire et des institutions.
Dans le tragique des événements, que faire sinon laisser vivre et advenir la Grandeur paradoxale de celui qui vient petitement et humblement dans notre âme.
En ces temps troublés et en ce temps de l’Avent, il faut allumer le grand feu d’une véritable vie intérieure, d’une prière ardente, d’un désir de Dieu qui se dit et se murmure. Montrer et témoigner que nous occupons cette place qui nous est confiée: qu’on puisse voir de l’extérieur qu’il y a une vie intérieure, et ainsi rendre Dieu présent là où nous sommes.
Il est l’heure de fonder le Temps éternel dans celui qui coule et disparaît.
Frère Renaud (décembre 2022)