60211277_363681314266124_8023932965530632192_n

Jésus le bon Pasteur, n’est-ce pas l’image que nous avons tous retenus de lui depuis notre tendre enfance? Nous avons tous en tête le refrain: le Seigneur est mon Berger, rien ne saurait me manquer… ♫

Nous avons tous fait l’expérience d’un pasteur dans notre vie: un grand-père, une grand-tante, un prêtre, une personnes de confiance. Mardi dernier, on apprenait le décès de Jean Vanier, il était aussi un pasteur suivi par une multitude de brebis très différentes, aux visages uniques. Je crois que comme chrétiens, nous sommes tous en route à la suite du Christ sur des chemins différents. Car le pasteur est une référence qui peut s’écarter de nous tout en ayant le regard attentif et vigilant pour récupérer la brebis perdue. En écoutant les multiples témoignages de vie qui nous entourent, nous découvrons encore aujourd’hui que nous vivons tous une expérience de solitude radicale, que nous soyons devant la souffrance d’une personne qui s’éteint ou aussi devant la naissance d’un enfant, devant la joie d’un couple qui fête son anniversaire ou devant un autre qui se sépare. Ces rencontres originales et uniques sont des réalités de notre vie.

Tandis que nous avons tous suivi le Christ durant sa passion et sa mort, nous nous retrouvons aujourd’hui dans le mouvement de sa résurrection. Parce que nous vivons tous des expériences de passion et de résurrection dans notre vie, je crois que chacun suit son chemin comme il peut, avec les personnes qui l’entourent et chacun devient à son tour un pasteur, capable de saisir la main qui se tend vers lui.

Dans l’évangile, Jésus rappelle une parole qu’il avait déjà prononcée: « Je suis le vrai berger ». Si le Christ est notre Berger, cela signifie que nous sommes nombreux autour de lui. Nous sommes donc invités à le suivre pour rejoindre notre demeure.

Heureusement, le Christ ne s’impose pas comme le guide unique, car il respecte notre liberté et nous accompagne toujours dans la compréhension de sa parole. La brebis ne suit pas son berger aveuglément… On le sait, il y a des brebis qui s’égarent. Pour suivre le berger, trois conditions sont énoncées par le Christ dans l’évangile. Il faut d’abord écouter la voix du maître, ensuite se laisser connaître (ou aimer) par lui et enfin accepter de mettre sa confiance en lui pour marcher à sa suite.

Or ces attitudes d’écoute, d’amour et de cheminement indispensable à la connaissance de Dieu, rejoignent le chemin pour vivre nos fidélités aujourd’hui. La fidélité à son conjoint, à son amie…son enfant, implique l’écoute de l’autre, pour se laisser aimer ou bien marcher à son rythme.

Vivre nos fidélités en s’appuyant sur la fidélité du Christ, c’est écouter, aimer et marcher avec lui. La fidélité proposée aujourd’hui n’a rien d’abstrait, elle parle de nos vies réelles. Et, malgré la violence ou les injustices du monde qui peuvent souvent nous décourager, le Christ, le guide en qui nous croyons, nous ouvre des chemins nouveaux pour que nous vivions notre engagement d’une manière originale mais avec le même objectif que lui: habiter la maison du Seigneur tous les jours de notre vie.

La liturgie, au travers de la lecture de l’Apocalypse, nous propose d’entrevoir cette demeure de Dieu, ce lieu où il nous attend et son véritable sens. Nous sommes invités à participer à un monde qui rassemblera des gens venus de partout et qui ont tous lavé leur vêtement dans le sang de l’Agneau; chacun aura donc participé d’une manière ou d’une autre aux souffrances du Christ et chacun aura vécu la fidélité au Père jusqu’au bout. Le Christ, l’Agneau du Père, est devenu pasteur du peuple pour le conduire vers les eaux de la source de vie. Le Royaume de Dieu est la source de la vie. S’abreuver à celle-ci, n’est-ce pas la plus belle espérance pour le chrétien?

Je voudrais terminer en reprenant les mots de saint Benoît qui est notre guide dans la vie monastique, il nous dit : « Quoi de plus doux mes très chers frères, que cette voix du Seigneur qui nous invite? Voyez comme le Seigneur lui-même dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie.« 

Fr. Pierre Gabriel

Lectures de la messe :
Ac 13, 14.43-52
Ps 99 (100), 1-2, 3, 5
Ap 7, 9.14b-17
Jn 10, 27-30

© 2016 - Monastère Saint-Remacle de Wavreumont

Nous suivre :