Signe d’espérance
La préface de la prière eucharistique en cette fête de l’Assomption de Marie parle d’elle comme ‘signe d’espérance et source de réconfort pour le peuple encore en chemin’. Sur notre chemin de foi, demandons-nous d’abord comment Marie est pour nous signe d’espérance.
Nous avons en effet bien besoin d’espérance en ces temps troublés. Ce n’est pas sans raison que l’année sainte 2025 a été placée sous le thème des pèlerins de l’espérance. Et c’est une ligne de force de la liturgie du 15 août. Nous avons entendu les images étonnantes de l’Apocalypse, ce livre de réconfort et d’espérance pour les disciples du Christ au milieu des persécutions de la fin du premier siècle. Dans le sanctuaire de Dieu, dans le ciel apparaît une femme inondée de soleil avec la lune sous ses pieds et sur la tête une couronne de 12 étoiles – les 12 tribus du peuple de Dieu ou les 12 apôtres…–, elle met au monde un fils qui sera le berger de toutes les nations ; il échappe au dragon, le démon venu pour le dévorer, et il est enlevé auprès de Dieu. St Paul écrivait fondamentalement la même chose aux ouvriers du port de Corinthe, mais dans un langage plus clair pour nos oreilles : c’est dans le Christ que tous recevront la vie, chacun à son rang, en premier lieu le Christ, et ensuite ceux qui lui appartiennent. On peut considérer sans se tromper qu’au premier rang des ressuscités avec le Christ se trouve sa mère…
L’espérance n’est pas un simple sentiment d’espoir, qui ne repose sur rien de précis. Elle s’appuie sur la foi et la confiance en la parole du Seigneur. Elisabeth remplie d’Esprit Saint,
s’écrie : heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Le même évangile de Luc nous rapporte un peu plus loin, au chapitre 11, l’admiration d’une femme qui s’écrie devant Jésus : heureuse la mère qui t’a porté et dont les seins t’ont nourri ! A quoi le Christ répond : heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. Qui, mieux que Marie, a écouté et gardé la parole de Dieu ? De là vient son espérance, jusqu’auprès du tombeau de son fils. « Père céleste, dit la prière officielle du jubilé, la foi que tu nous as donnée en ton fils Jésus et la flamme de la charité réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume ».
Source de réconfort
Ce fondement de l’espérance sur la foi et la charité se vérifie dans la vie de Marie et elle devient ainsi pour nous ‘source de réconfort’, comme le chante la préface de la messe.
En effet, quand Marie apprend que sa parente Elisabeth est enceinte de six mois, elle se met en route et se rend avec empressement dans la maison de Zacharie et salue Elisabeth. Puis elle reste environs trois mois, jusqu’à la naissance et aux premiers soins de l’enfant. Voilà bien une source de réconfort pour la maman ! Mais le réconfort vient aussi et peut-être surtout de l’émerveillement mutuel des deux femmes. Elles ne cessent de se féliciter et se réjouir l’une de l’autre. Tu es bénie entre toutes les femmes commence Elisabeth. Mon âme exalte le Seigneur…, il s’est penché sur son humble servante… enchaine Marie dans ce magnifique ‘magnificat’ qui s’inspire des plus belles prières de la Bible… La prière aussi, et particulièrement peut-être la prière de louange, est source de réconfort.
Puis-je vous inviter à dire ensemble cette prière traditionnelle toute simple de l’Ave Maria ? Qu’elle soit aussi pour nous signe d’espérance et source de réconfort…
Abbé René Rouschop
Lectures : Ap 11, 19a; 12, 1-6a.10ab ; 1 Co 15, 20-27a ; Lc 1, 39-56
