07122025

Tout ce qui a été écrit à l’avance dans les Livres saints l’a été pour nous instruire, écrit St Paul. Voilà ce que nous tentons de mettre en pratique : nous laisser instruire par les livres saints… Et l’apôtre ajoute : afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Ecritures, nous ayons l’espérance. Comment l’Ecriture sainte, que nous venons d’entendre, nous apporte-t-elle persévérance et réconfort ?

En premier lieu, elle nous rappelle la fidélité de Dieu à son peuple, envers et contre tout et à travers toutes les époques et les secousses de l’histoire. Au temps du prophète Isaïe, il y avait déjà une exploitation des pauvres par les riches et des menaces de guerre, que les rois d’Israël tentent de repousser par toutes sortes d’alliances politiques. Le prophète les critique et prédit la destruction de Jérusalem, mais le peuple sera sauvé par un serviteur de Dieu, sur qui reposera l’Esprit du Seigneur. Et Isaïe détaille les dons de l’Esprit : sagesse et discernement, conseil et force, connaissance et crainte – c’est-à-dire respect et vénération – de Dieu. Autrement dit, c’est de Dieu lui-même et de la confiance en lui que viendra le salut, et non des seuls calculs et efforts humains. St Paul ne dit pas autre chose quand il écrit : le Christ s’est fait serviteur en raison de la fidélité de Dieu, pour réaliser les promesses faites à nos pères. C’est le Christ Jésus qui concrétise par sa venue la fidélité de Dieu.

Ensuite, l’Ecriture Sainte nous appelle à la conversion. Il ne suffit pas d’attendre passivement que le Seigneur se mette à l’ouvrage : convertissez-vous, s’écrie Jean Baptiste, car le Royaume des Cieux est tout proche. Et il rappelle la parole du prophète : ‘préparez le chemin du Seigneur’. Face aux pharisiens, qui sont en général des gens pieux et généreux, mais enfermés dans leurs pratiques, et face aux sadducéens, qui sont des gens de pouvoir, Jean insiste sur la nécessité de produire un fruit digne de la conversion. La rudesse et la sévérité du Baptiste est comme une sonnette d’alarme qui réveille et appelle à la vigilance. Moi, je vous baptise dans l’eau, ajoute-t-il encore, mais Celui qui vient vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Les images du bain dans l’eau et dans le feu de l’Esprit semblent se contredire, mais elles se renforcent mutuellement : elles montrent que la personne tout entière est plongée dans cet Esprit et qu’elle brille et brûle de son feu. Les conséquences de cet état nouveau dépassent d’ailleurs l’action individuelle. C’est tout l’environnement qui est touché, éclairé et emporté dans des réactions en chaîne positives. Le prophète exprimait ce rêve d’un monde nouveau par des images fortes, qui n’ont rien perdu de leur actualité : on ne jugera pas sur l’apparence ni sur des rumeurs, les petits et les humbles seront considérés avec justice et droiture, le loup habitera avec l’agneau et le léopard avec le chevreau,…il n’y aura plus de mal ni de corruption car la connaissance du Seigneur remplira le pays… En ces jours-là fleurira la justice, ajoute le psaume, grande paix jusqu’à la fin des temps. Le pauvre et le malheureux sans recours seront délivrés et toutes les familles de la terre seront bénies !

La venue du Seigneur est liée à cette espérance qui peut paraître folle. Mais nous croyons qu’elle est sagesse de Dieu, car c ‘est bien ce que les livres saints nous enseignent. C’est la foi et l’espérance que nous allons proclamer, célébrer et fortifier dans l’eucharistie. Prenons conscience du don magnifique qui nous est fait, et de la stimulante responsabilité qui en découle.

abbé René Rouschop

Lectures : Is 11, 1-10 ; Rm 15, 4-9 ; Mt 3, 1-12

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